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Le Rhin supérieur présent à Bruxelles dans le cadre de la Semaine européenne des régions et des villes

Julia Schoppe 17 October 2025

Le 13 octobre dernier, dans le cadre de la 22ième édition de la semaine européenne des villes et des régions à Bruxelles, la Région Métropolitaine trinationale du Rhin supérieur (RMT) organisait une table ronde dont l’objectif principal était de mettre en avant la contribution de cette région frontalière aux enjeux européens comme la compétitivité, l’innovation, mais également l’adaptation au changement climatique et la transition énergétique. Les représentants politiques, scientifiques et économiques du Rhin supérieur  ont été reçus par Bodo Lehmann, directeur de la représentation du Land de Bade-Wurtemberg à Bruxelles.

Organisée conjointement par le Comité européen des régions et la Commission européenne, la Semaine européenne des régions et des villes est un moment phare de l’année en matière de politique de cohésion et de coopération transfrontalière.  Cette édition revêt une importance particulière dans le contexte de la préparation du nouveau cadre pluriannuel européen pour 2028 qui prévoit une politique de cohésion, principal outil de développement régional européen, au budget moins ambitieux que lors de la période précédente. Le Rhin supérieur, en tant que région frontalière européenne modèle, se devait d’être au rendez-vous pour mettre en valeur ses spécificités et démontrer la pertinence de l’approche transfrontalière au service de la compétitivité, du climat et de la transition énergétique.

Le Rhin supérieur est tout d’abord un espace de coopération historique, qui s’appuie sur cet esprit rhénan qui lie les populations des territoires qui le composent, comme l’a rappelé Frédéric Bierry, Président de la Collectivité européenne d’Alsace et Porte-parole du Pilier Politique de la RMT lors de la table-ronde modérée par Fabian Gomond, journaliste auprès du journal en ligne « Voisins-Nachbarn ».

Le Rhin supérieur, c’est également un espace de recherche et d’innovation unique en Europe, qui compte près de 70 universités et écoles de sciences appliquées, 40 organismes de recherche, dans lesquels près de 30 000 chercheuses et chercheurs participent à créer la société de demain. Franz Quint, pro-recteur de la Hochschule de Karlsruhe en charge de la recherche, des partenariats et du transfert et Porte-parole du Pilier Sciences, a rappelé à plusieurs reprises la contribution des établissements d’enseignement supérieur et de recherche à relever les défis de la protection du climat, de l’adaptation au changement climatique dans le Rhin supérieur. Le projet 2PhaseEx, développé par l’Université de Strasbourg, l’INSA de Strasbourg, le CNRS et la Hochschule Karslruhe et qui développe une technologie pour récupérer l’énergie thermique produite par les data centers, a été cité comme un exemple d’innovation transfrontalière.

Le Rhin supérieur dispose de structures de coopération telles que les piliers de la Région trinationale Métropolitaine du Rhin supérieur (RMT), mais aussi les groupements d’établissements Eucor – le Campus européen et TriRhenaTech – alliance des grandes écoles du Rhin supérieur, qui facilitent la mise en réseau et la coopération. Ces organisations contribuent, comme l’a rappelé Frank Rotter, directeur de la coopération transfrontalière à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Strasbourg Eurométropole, à développer une conscience et une identité européennes dans la région, les jeunes diplômés des cursus bi- ou trinationaux transfrontaliers agissant comme de véritables ambassadeurs dans les entreprises qui les accueillent.

La gouvernance particulière dont s’est dotée la région frontalière, notamment via la RMT, qui fêtera ses 15 ans d’existence à la fin de l’année, a été saluée par Frédéric Bierry comme un moyen pragmatique de relever conjointement des défis en permanente évolution. Il a souligné le rôle des bassins de vie transfrontaliers européens dans la construction de l’Europe de demain.

Julia Karch, référente pour la durabilité auprès du rectorat de l’Université de Freiburg, a mis en valeur l’apport de la coopération scientifique dans le dialogue fécond entre science, politique et société. Le Mobil-Lab Eucor, « laboratoire participatif sur roues », qui sillonne depuis 2023 les principaux sites universitaires de notre région transfrontalière, permet par exemple aux chercheurs et doctorants de présenter et de discuter de leurs travaux sur l’environnement, la durabilité et l’adaptation au changement climatique avec les habitants. La recherche d’excellence à rayonnement international comme celle pratiquée dans les chaires transfrontalières Eucor peut parfaitement répondre à des enjeux très locaux et contribuer à développer des solutions conjointes dans le contexte transfrontalier, comme le démontre la chaire universitaire Eau et Durabilité qui se spécialise sur les enjeux dans la vallée du Rhin.

La nécessité de disposer de programmes de financement dédiés, pourvoyeurs de dynamisme et de croissance pour la région, a été largement mise en avant par les participants, qui ont cité de nombreuses réussites de coopération au service de la transition énergétique ou du climat dans le Rhin supérieur. Franz Quint a insisté sur le potentiel fort que représente le développement du transfert de connaissances et de technologies au service de la compétitivité de l’Europe et de ses territoires. La proximité et la complémentarité qui caractérisent le Rhin supérieur sont autant d’atouts qui permettent d’impliquer les acteurs de la chaîne de valeur de l’innovation, en capitalisant sur la longue expérience de coopération dont disposent désormais les acteurs de la recherche, tout en valorisant le savoir-faire des entreprises au-delà des frontières, comme l’a rappelé Frank Rotter. Les projets de l’initiative Offensive Sciences, programme unique co-financé par le programme Interreg Rhin supérieur, les Länder de Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat ainsi que la Région Grand Est, sont de parfaits exemples de la contribution des régions frontalières à l’innovation européenne issue de la recherche publique. Monsieur Bierry a clôturé son intervention en appelant à maintenir les spécificités de gouvernance décentralisée propres aux programmes Interreg, garants du rôle essentiel que jouent les régions frontalières dans l’incarnation de l’Union européenne.

Les quelque 40 participants ont pu prolonger les échanges lors d’un apéritif proposé par les organisateurs.

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Le Rhin supérieur présent à Bruxelles dans le cadre de la Semaine européenne des régions et des villes